THE ORIGINS OF MEDICINE / THE BLACK AND WHITE SERIES
Valley found the source of inspiration for this series of paintings in her own personal experience as a registered nurse in an open heart intensive care unit. The themes explored in her earlier work are given new depth and poignancy in this medical series. Epinephrine ensures the transition between the color and the black and white paintings. As a registered nurse and a licensed acupuncture physician, Valley is familiar with both Western and Eastern medicine, thus bridging the gap between them. In the most simplistic terms, Chinese medicine is based upon philosophical and religious conceptions that lead to consider the patient as a whole. Illness is attributed to an imbalance and medicine aims to restore the harmony of the different elements of the body as well as the harmony between the body and the soul. The progress of Western medicine is linked to the great scientific and technological advances of the last decades. It fights illness by focusing on the failing organ, sometimes resorting to very aggressive treatment (surgery or chemicals). The opposition between Western rationality and Eastern intuition is somewhat artificial. As a registered nurse, Valley frequently uses atropine. But, Valley, the artist, is sensitive to the words and the images they convey. Atropine derives from ancient Greek - Atropos (“She who is relentless”) and is one of the three goddesses presiding over the destiny of mortals.
The black and white paintings contrast with the previous colored ones, but in their own way, they are the culmination of the abstraction process. The interior of the flower appears more clearly and acquires the technical sharpness of anatomical charts in medical textbooks. These black and white compositions also bring to mind the circle which symbolizes the universe in Taoism. According to this symbol, two opposing forces, Yin and Yang, complement each other and together form a whole. Instead of Yang and Yin, we could speak of Positive and Negative, Light and Darkness, Male and Female, Life and Death. The circle also shows that when Yang falls to its lowest point, it becomes Yin and that when Yin rises to its zenith, it becomes Yang. The two dots indicate that there is a part of Yin in Yang and vice versa. In Valley’s paintings, we find black, white and a palette of greys. This is maybe a way of showing that healing is an intermediate state between health and sickness, life and death. Healing is a process and a spiritual and physical metamorphosis.
In the black and white series, the flowers also remind us of human organs, perhaps hearts and the vascular system. But, the wonderful pump that allows blood to circulate throughout the body is stopped as if open heart surgery were being conducted. This is the height of ambivalence - the flowers that cure the organs are made to look like the organs they cure. The bared viscera are both grotesque and sublime. Forms tend to blur. Are we sure these are really hearts and not kidneys or sexual organs? Some shapes bring to mind eggs, beaks, scales. The boundaries that characterize the animal and vegetable realms no longer exist. The shapes merge into a luminous and obscure unity.
The black and white paintings are works of patience/patients. Passion softens into compassion.
If you know the white
And keep the black…
You will be the valley of the universe
(Lao Tsu)
Review originally written in French by Jeanne Verdun and translated into English by Jeanne Verdun, Professor of Latin and Ancient Greek in L’Aigle, Normandie, France, 2013.
L’ORIGINE DE LA MEDECINE OU LA SERIE EN NOIR ET BLANC
L’inspiration de cet ensemble puise sa source dans l’expérience personnelle de Valley Fox en tant que registered nurse in open heart intensive care. Les thèmes explorés précédemment reçoivent une profondeur et une gravité(poignancy) nouvelles dans la série médicale. Une toile comme Epinephrin assure la transition. Par son expérience de registered nurse et de licensed acupuncture physician, Valley Fox jette un pont entre la médecine orientale et occidentale. Pour simplifier à l’extrême, la médecine chinoise repose sur des conceptions philosophiques qui amènent à considérer le patient dans sa globalité. La maladie est un déséquilibre et il faut rétablir l’harmonie entre les différents éléments du corps mais aussi entre le corps et l’âme.
La médicine occidentale a suivi les progrès scientifiques et techniques du XIXème siècle. Elle cherche à éradiquer souvent de manière agressive (chirurgie ou chimie) le mal en ciblant l’organe atteint. L’opposition entre le rationalisme occidental et l’intuition orientale est sans doute trop facile. L’infirmière diplômée Valley Fox utilise chaque jour de l’atropine. Mais pour l’artiste sensible aux mots et aux images qu’ils font surgir, atropine vient du grec. Dans la mythologie grecque, Atropos (l’Implacable) est une des trois divinités qui président au destin des mortels.
Les œuvres en noir et blanc font contraste avec les toiles précédentes vibrant de couleurs. Mais elles sont d’une certaine manière l’aboutissement du processus d’abstraction. La minutie du dessin apparaît plus nettement et rappelle la précision technique de certaines planches anatomiques. Les compositions, structurées autour du noir et du blanc, pourraient également renvoyer au symbole oriental du Tao.
Le cercle, symbole de l’univers, représente l’action des deux forces contraires, le Yin et le Yang. Au lieu de Yang et de Yin, on peut parler de Lumière et Obscurité, de Positif et de Négatif, d’Homme et de Femme, de Vie et de Mort. Les deux forces sont complémentaires et sont toutes les deux indispensables dans le cycle de la Nature. Le cercle montre comment lorsque le Yang tombe à son point le plus bas, il devient Yin et comment le Yin devient Yang à son zénith. Les deux points rappellent que le Yin recèle une part de Yang et vice versa. Dans les toiles de Valley Fox, du noir, du blanc et toute une palette de gris : comme pour marquer que la guérison est un état intermédiaire entre la santé et la maladie, la vie et la mort, un processus et une métamorphose.
Comme dans les toiles précédentes, les fleurs évoquent des organes humains, peut-être des cœurs avec les aortes, les ventricules, les capillaires mais la pompe merveilleuse qui permet au sang de circuler dans tout l’organisme est figée par l’art comme pour une opération à cœur ouvert. Ambivalence suprême : les fleurs qui guérissent les organes sont représentées comme les organes qu’elles guérissent. Cette mise à nu des viscères humains comporte quelque chose de sublime et de grotesque. Les formes finissent par se brouiller. S’agit-il de cœurs ou de reins ou d’organes sexuels ? on croit apercevoir un œuf, le bec d’un oiseau. Les règnes végétal et animal se confondent dans une ténébreuse et lumineuse unité.
The black and white series are works of patience/patients. La passion s’adoucit en compassion pour tout ce qui vit, souffre et meurt.
Connais le blanc
Adhère au noir…
Sois la vallée du monde.
(Lao Tsu)
Photograph by Philip Perkis
Copyright © 2017 Valley Bak - All Rights Reserved.